L'économie des plateformes, entre rente et communs - IMT Atlantique Accéder directement au contenu
N°Spécial De Revue/Special Issue Etudes digitales Année : 2020

The economics of platforms, between rent and commons

L'économie des plateformes, entre rente et communs

Résumé

The economics of platforms The articles in the report focus on different theoretical and methodological approaches and questions related to the economics of digital platforms, as well as concrete experiences as alternatives to the neo-liberal orientation of platforming. The contribution of Annie Blandin and Elisabeth Lehagre, who introduce the issue, aims to show the advances and limits of the General Data Protection Regulations (GDPR). The article shows that, while the GDPR focuses on protecting persons subject to automated individual decisions, the exercise of rights is complicated and uneven and must deal with the regulation of platforms on the basis of the principles of fairness and transparency. Michel Renault's article looks at the moral dimensions of the functioning of the economy dominated by platforming. The author endeavours to study these dimensions using representations of a "liquid world" and an argumentation on the concepts of "crowd" and "public". For their part, Athina Karatzogianni and Jacob Matthews analyze the ideological production linked to digital platforms in the field of collaborative economy. The article distinguishes three ideological orientations, the neo-liberal vision, that of a reformist capitalism, and the more radical approach of cooperativism and commons. Clément Morlat's contribution is part of the contributory economy perspective. The author analyses the articulation between a microeconomic accounting (CARE-TDL), based on the collective construction of a new relationship between capital and the preservation of ecosystems, and a multi-stakeholder platform (ePLANETe.Blue) encouraging participation around evaluation criteria and methods. The author argues for the association of these two tools, which can provide relevant economic information to promote the governance of the commons. Based on open innovation strategies, Isabelle Liotard and Valérie Revest propose a comparison of the business models of two innovation platforms, one private and the other public. The article shows that the private platform is interested in the rapid and low-cost resolution of business innovation issues, whereas the intermediation provided by the public platform aims to generate work on major technological and societal issues. For his part, Antoine Henry analyses the transition towards a platform organisation, implemented by a virtual community of practice, in the energy sector. The author shows that this form of self-organization contributes to responding both to changes in the sector and to the challenges of the energy transition. The contribution of Olivier Thuillas and Louis Wiart focuses on the reactions of booksellers in France to the domination of Amazon and Fnac in the online bookshop. The authors show that alternative proposals are still few and far between, combining the sites of large bookshops and some twenty collective platforms. However, the article underlines that these initiatives have the merit of transposing the values of the independent bookshop into the digital field. For their part, Kevin Poperl and the co-authors of the article present a concrete case of a European cooperative of mutualisation (CoopCycle), in the field of delivery where digital platforms are operating, most often based on private interest and task-based. The intention of the authors is to highlight the exemplary nature of this experience, with a view to encouraging similar initiatives in the field of commons.
Les articles du dossier s’articulent autour de différentes approches et questions théoriques et méthodologiques liées à l’économie des plateformes numériques, ainsi que d’expériences concrètes posées comme alternatives à l’orientation néolibérale de la plateformisation. La contribution d’Annie Blandin et d’Elisabeth Lehagre, qui introduit le numéro, s’attache à montrer les avancées et les limites du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). L’article montre que, si le RGPD s’attache à protéger les personnes faisant l’objet de décisions individuelles automatisées, l’exercice des droits, compliqué et inégal, doit composer avec la régulation des plateformes sur le fondement des principes de loyauté et de transparence. L’article de Michel Renault s’intéresse aux dimensions morales du fonctionnement de l’économie dominée par la plateformisation. L’auteur s’applique à étudier ces dimensions à partir des représentations d’un « monde liquide » et d’une argumentation sur les concepts de « foule » et de « public ». De leur côté, Athina Karatzogianni et Jacob Matthews se livrent à l’analyse de la production idéologique liée aux plateformes numériques, dans le champ de l’économie collaborative. L’article distingue trois orientations idéologiques, la vision néolibérale, celle d’un capitalisme réformiste, et l’approche plus radicale du coopérativisme et des communs. La contribution de Clément Morlat s’inscrit dans la perspective de l’économie contributive. L’auteur analyse l’articulation entre une comptabilité microéconomique (CARE-TDL), qui s’appuie sur la construction collective d’une nouvelle relation entre le capital et la préservation des écosystèmes, et une plateforme multi-acteurs (ePLANETe.Blue) encourageant la participation autour des critères et méthodes d’évaluation. L’auteur plaide pour l’association de ces deux outils, susceptible de fournir une information économique pertinente favorisant la gouvernance des communs. En partant des stratégies d’innovation ouverte, Isabelle Liotard et Valérie Revest proposent une comparaison des modèles d’affaires de deux plateformes d’innovation, l’une privée et l’autre publique. L’article montre que la plateforme privée s’intéresse à la résolution rapide et à moindre coût des questions d’innovation des entreprises, alors que l’intermédiation assurée par la plateforme publique a pour objectif de susciter des travaux sur de grandes questions technologiques et sociétales. Pour sa part, Antoine Henry analyse le passage vers une organisation plateformisée, mis en œuvre par une communauté virtuelle de pratique, dans le cadre du secteur de l’énergie. L’auteur montre que cette forme d’auto-organisation contribue à répondre à la fois aux changements intervenant dans le secteur et aux enjeux de la transition énergétique. La contribution d’Olivier Thuillas et Louis Wiart s’intéresse aux réponses des libraires, en France, face à la domination d’Amazon et de la Fnac dans la librairie en ligne. Les auteurs montrent que les propositions alternatives sont encore peu nombreuses et dispersées, combinant les sites de grosses librairies et une vingtaine de plateformes collectives. L’article souligne cependant que ces initiatives ont pour mérite de transposer dans le champ du numérique les valeurs de la librairie indépendante. De leur côté, Kevin Poperl et les co-auteurs de l’article présentent un cas concret de coopérative européenne de mutualisation (CoopCycle), dans le domaine de la livraison où opèrent des plateformes numériques fondées le plus souvent sur l’intérêt privé et la tâcheronnisation. L’intention des auteurs consiste à souligner le caractère exemplaire de cette expérience, avec la volonté de favoriser des initiatives similaires dans le champ des communs.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02886802 , version 1 (01-07-2020)

Identifiants

Citer

Franck Cormerais, Philippe Béraud. L'économie des plateformes, entre rente et communs. Etudes digitales, 2019-2 (8), pp.15-26, 2020, Les plateformes, ⟨10.15122/isbn.978-2-406-10497-1.p.0015⟩. ⟨hal-02886802⟩
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